Futur(s) est une newsletter hebdomadaire qui raconte les émergences du présent en fictions du futur. J’y partage ma veille et mes réflexions sur l’évolution de nos modes de vie. Nous sommes désormais 6 490 à imaginer les futurs ici.
Vous étiez plus de 200 inscrits au webinar de mardi et une centaine connectés, incroyable ! Merci pour toute cette bonne énergie et les connexions nouées avant, pendant et après. Pour celles et ceux qui n’ont pas pu y assister, le replay est visible ici.
Cette semaine, nous vous proposons une édition en collaboration avec Marion Desclaux. Marion porte un regard singulier sur le sujet du futur du travail puisqu’en tant que designeuse, elle s’interroge sur les outils, les uniformes et les interfaces du travail d’aujourd’hui et de demain. Elle a d’ailleurs une newsletter sur le sujet à suivre.
Voici donc une édition où le crayon de Marion nous éclaire sur les objets du futur du travail.
A bientôt,
Marion et Noémie
Fiction | Contes du futur
Un futur possible, inspiré par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.
⏭️ Et si, demain, le travail passait en mode normastrophe ?
La normalisation de la catastrophe est un état d’esprit qui peu à peu se développe. S’il faut continuer à lutter pour changer radicalement le cours de la crise environnementale, il semble nécessaire de commencer à s’adapter, voire se préparer. Cela implique de repenser nos modes de vie dans l’idée d’anticiper les catastrophes et d’y trouver des réponses par anticipation. Comment cet état d’esprit se traduirait-il dans le monde du travail ? A quoi faut-il commencer à se préparer pour protéger ses salariés ainsi que ses ressources matérielles ou immatérielles ?
La proposition de Marion
Chaque professionnel est formé à deux métiers : un métier qui œuvre au long cours dans une société en relative paix sociale et économique, et un autre métier utile lors des grands chambardements : catastrophes naturelles, pénuries, épidémies, conflits.
Tout au long de sa carrière, chacun s’assure de pouvoir changer de costume, afin d’être opérationnel pour intervenir à tout moment.
⏭️ Et si, demain, on concevait l’expérience de travail pour qu’elle intègre les 20% d’actifs qui auront plus de 55 ans en 2030 (source INSEE) ?
Le vieillissement de la population active, couplé au recul de l’âge de départ à la retraite, pose des questions sur la manière dont les expériences collaborateurs sont pensées. Souvent construites autour de l’onboarding, avec comme persona clé “le jeune cadre dynamique”, ces expériences vont devoir muter pour prendre en compte la réalité de ces actifs de plus de 55 ans de plus en plus nombreux. Mais le terme de “vieillissement de la population” est trompeur, et cache peut-être une autre dynamique que celle démographique : l’âge biologique et l’âge chronologique sont de plus en plus découplés, augurant de l’essor de “jeunes seniors” ou “nold (never old). Quelles seront les aspirations de ce nouveau persona clé du futur du travail ? Comment créer un nouveau pacte qui rassemble les générations ?
La proposition de Marion
Des renouvellements de carrière à 55 ans, c’est possible. L’âge pris en compte lors de l’embauche n’est plus l’âge biologique, mais chacun définit la phase de vie dans laquelle il ou elle se trouve. Les équipes sont ainsi constituées afin d’assurer un savant équilibre entre énergie, envie d’apprendre, de prendre des risques, sagesse, et expérience. De ce fait, la carrière n’est plus envisagée solo, mais en collectif.
Dans chacune d’elle, un maître du temps long remet en perspective à l’aune de l’Histoire, des astres et de l’état naturel des choses et vient remettre de la lenteur et de la douceur dans nos vies à toute vitesse. Son outil : la montre des temps.
⏭️ Et si, demain, la nouvelle lutte sociale opposait cols humides et cols secs ?
Alors que la dégradation des conditions de travail est au cœur du débat sur le désengagement des travailleurs, le changement climatique va continuer de détériorer les conditions de travail, notamment des travailleurs en extérieur. L’accès à la climatisation va devenir une des grandes lignes de fractures entre travailleurs. Les impacts en termes de santé au travail sont immenses, mais aussi en termes d’attractivité de métiers déjà boudés. Comment repenser les conditions de travail des cols humides pour réduire ce clivage en cours de constitution ?
La proposition de Marion
L’Etat souhaite mettre en place la jauge professionnelle cols secs - cols humides, pour toutes les personnes en âge de travailler. Cette jauge vise à l’égalité des chances et à la répartition équitable des pénibilités, et ainsi à une meilleure santé globale de la population. Elle impose à chacun un renouvellement professionnel en accord avec son état de santé mentale et physique.
Dans les faits, on pourrait imaginer un entretien chez France Travail se dérouler ainsi.
Si vous avez aimé cette édition, vous pouvez laisser un 💛 pour m’encourager et la partager autour de vous pour la faire connaître.
Si vous souhaitez en savoir plus sur mon métier, c’est par ici
Passionnant. Trois perspectives qui s’imposeront brutalement à nos sociétés si elles ne l’anticipent pas. Merci
Passionnant ! Trois super idées sur des tendances vraiment lourdes. Merci.