Futur(s) | Néo-parents
Et si, demain, devenir parents, c'était aussi choisir sa tribu parentale ?
Futur(s) est une newsletter hebdomadaire qui raconte les émergences du présent en fictions du futur. J’y partage ma veille et mes réflexions sur l’évolution de nos modes de vie. Nous sommes désormais 6 527 à imaginer les futurs ici.
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Cette semaine, j’ai repris un sujet que je travaille depuis un moment et qui a été particulièrement mis en lumière ces derniers jours : le rapport aux enfants, à la parentalité et à la famille dans notre société. Dans notre époque, devenir parent est compliqué. Surtout, c’est une norme sociale soumise à rude épreuve. Dans ce contexte propice à la réinvention, je vous propose une exploration de quelques modes de vie familiaux émergents imaginés par celles et ceux qui empruntent ce chemin de vie tout en voulant le faire changer. Ont-ils le potentiel de devenir les tribus de parents de demain ?
Bonne découverte,
Noémie
Fiction | Contes du futur
Un futur possible, inspiré par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.
🏢 Tribu prospective #1 | Les familles de très petits appartements
[Imaginons le futur] Désireux de continuer à habiter dans un quartier vibrant en dépit des contraintes financières et immobilières, ces parents ont fait le choix de fonder une famille dans des appartements avec une seul chambre. Il faut être ingénieux pour conserver son espace et maintenir l’harmonie familiale dans un si petit espace. Heureusement, de nouvelles offres se développent pour accompagner cette manière de vivre !
Tendances et signaux faibles
🔮 Le futur de la ville est sans enfants
Cities were once a place for families of all classes. The “basic custom” of the American city, wrote the urbanist Sam Bass Warner, was a “commitment to familialism.” Today’s cities, however, are decidedly not for children, or for families who want children. As the sociologists Richard Lloyd and Terry Nichols Clark put it, they are “entertainment machines” for the young, rich, and mostly childless.
(Trad. Il fut un temps où les villes étaient un lieu de vie pour les familles de toutes classes. La "coutume de base" de la ville américaine, écrivait l'urbaniste Sam Bass Warner, était un "engagement en faveur de la famille". Or, les villes d'aujourd'hui ne sont décidément pas faites pour les enfants, ni pour les familles qui veulent des enfants. Comme l'ont dit les sociologues Richard Lloyd et Terry Nichols Clark, ce sont des "machines à divertissement" pour les jeunes, les riches et la plupart des personnes sans enfants.)
👁️ Ces parents qui choisissent de vivre dans un appartement avec une seule chambre
At some point in the journey of becoming an “I love New York” parent, most of us find that our apartment feels too small and slowly come to terms with a harrowing real-estate truth: If we can’t find a bigger place within our budget, we’ll have to decamp to a suburb. But some parents with a knack for moving their furniture around find a third option: Stay exactly where they are and make do. With rents and interest rates stubbornly high, we talked to three families who have opted for one-bedroom apartments in sought-after neighborhoods and found out how they eat, sleep, play, and get space from one another.
(Trad. À un moment donné de leur parcours de parents "j'aime New York", la plupart d'entre nous trouvent que leur appartement est trop petit et se rendent compte de la dure réalité immobilière : si nous ne trouvons pas un logement plus grand dans notre budget, nous devrons déménager dans une banlieue. Mais certains parents, qui ont le don de déplacer leurs meubles, ont trouvé une troisième solution : rester là où ils sont et se débrouiller avec les moyens du bord : Rester exactement où ils sont et se débrouiller. Alors que les loyers et les taux d'intérêt restent obstinément élevés, nous avons interrogé trois familles qui ont opté pour des appartements d'une chambre dans des quartiers recherchés et nous avons découvert comment elles mangent, dorment, jouent et s'organisent pour s'isoler les unes des autres.)
👩👩👧👧 Tribu prospective #2 | Le co-living de parents
[Imaginons le futur] Confrontés à la difficulté d’élever des enfants loin de leur famille, des parents se réunissent pour vivre ensemble et créer des communautés de vie choisies. Cette manière de vivre s’est répandue dans de nombreux endroits, et il est devenu facile de trouver un projet de co-living acceptant les enfants. Certes, il faut passer un entretien pour être acceptés, mais ensuite, quel plaisir de pouvoir accéder au soutien de la communauté et à des espaces communs très agréables, du jardin à la cuisine XXL. Certains intègrent ces communautés pour toute la durée de l’enfance, quand d’autres réintègrent des habitats plus classiques une fois les enfants ayant atteint leurs 10 ans. Qu’on y reste pour deux ans ou vingt ans, on y apprend le vivre-ensemble dès le plus jeune âge.
Tendances et signaux faibles
👁️ La vie en communauté, le futur des familles ?
We describe Radish’s approach as “parallel parenting.” We try to live life together, we support each other, but no one has explicit responsibilities over someone else’s kid. Other communities have gone further down the spectrum of co-parenting, where the non-biological parents take some portion of true parenting responsibilities. We commend this (and would welcome anyone to describe their experience on this newsletter), but it seemed like one step too complex for us.
(Trad. Nous décrivons l'approche de Radish comme une "parentalité parallèle". Nous essayons de vivre ensemble, nous nous soutenons mutuellement, mais personne n'a de responsabilités explicites sur l'enfant de quelqu'un d'autre. D'autres communautés sont allées plus loin dans la coparentalité, où les parents non biologiques assument une partie des vraies responsabilités parentales. Nous saluons cette démarche (et nous invitons tous ceux qui le souhaitent à décrire leur expérience sur ce bulletin), mais elle nous a semblé un peu trop complexe.)
🤰Tribu prospective #3 | Jeunes mères de 60 ans
[Imaginons le futur] Ce n’est qu’après avoir atteint la cinquantaine qu’elles se sont senties en capacité financière d’accueillir un enfant. Cela leur a permis de vivre leurs années de jeunes adultes de manière libre et sans contrainte. Certaines également avaient pris, plus jeunes, la décision de ne pas avoir d’enfant. Mais arrivées à la cinquantaine, elles ont finalement changé d’avis. Heureusement, les progrès de la médecine permettent désormais de mener une grossesse sans problème particulier même après soixante ans.
Tendances et signaux faibles
🔮 Les grossesses après 50 ans augmentent au Royaume-Uni
“Our research here underlines that women are well aware of their fertility window, and that the reasons for delay are not ignorance or confidence in IVF to deliver the family they want, but the very real barriers to starting a family today.”
(Trad. "Notre étude souligne que les femmes sont bien conscientes de leur fenêtre de fertilité et que les raisons de ce retard ne sont pas l'ignorance ou la confiance dans la FIV pour créer la famille qu'elles souhaitent, mais les obstacles très réels qui empêchent de fonder une famille aujourd'hui")
👁️ Pourquoi les millenials ne deviennent pas adultes
This is the generation now entering middle age in America, and while they have thoroughly memed the apparently insurmountable daily task of “adulting,” they’re the ones who are reading Teen Vogue. They collect toys. They go to Disney World, unaccompanied by a minor, often alone, and on purpose.
(Trad. Il s'agit de la génération qui entre aujourd'hui dans l'âge mûr aux États-Unis, et bien qu'elle ait parfaitement mémorisé la tâche quotidienne apparemment insurmontable d'"être adulte", c'est elle qui lit Teen Vogue. Ils collectionnent les jouets. Ils vont à Disney World, sans être accompagnés d'un mineur, souvent seuls, et volontairement.)
👁️ Conception, la start-up qui veut révolutionner la fertilité
We are working on a technology, called in-vitro gametogenesis (IVG), that would give women the opportunity to have children well into their forties and fifties, eliminate barriers for couples suffering from infertility, and potentially allow male-male couples to have biological children.
(Trad. Nous travaillons sur une technologie, appelée gamétogenèse in vitro (GIV), qui donnerait aux femmes la possibilité d'avoir des enfants jusqu'à la quarantaine ou la cinquantaine, éliminerait les obstacles pour les couples souffrant d'infertilité et permettrait éventuellement aux couples hommes-hommes d'avoir des enfants biologiques.)
😲 Des enfants génétiquement modifiés pour sauver la démographie
Malcolm, 36, and his wife, Simone, 35, are "pronatalists," part of a quiet but growing movement taking hold in wealthy tech and venture-capitalist circles. People like the Collinses fear that falling birth rates in certain developed countries like the United States and most of Europe will lead to the extinction of cultures, the breakdown of economies, and, ultimately, the collapse of civilization.
(Trad. Malcolm, 36 ans, et sa femme, Simone, 35 ans, sont des "pronatalistes", qui font partie d'un mouvement discret mais croissant dans les milieux aisés de la technologie et du capital-risque. Des personnes comme les Collins craignent que la baisse du taux de natalité dans certains pays développés, comme les États-Unis et la plupart des pays européens, ne conduise à l'extinction des cultures, à l'effondrement des économies et, en fin de compte, à l'effondrement de la civilisation.)
Réel | Observer le présent
Les changements autour de nous pour décrypter un monde bouleversé et bouleversant
These stories are not afraid to explore the challenges ahead, but offer hope that we can work together to build a more sustainable and just world
(Trad. Ces histoires n'ont pas peur d'explorer les défis à venir, mais elles offrent l'espoir que nous pouvons travailler ensemble pour construire un monde plus durable et plus juste.)
🔮 Les futuristes ont la tête dans les nuages
If you want to predict the future accurately, you should be an incrementalist and accept that human nature doesn’t change along most axes. Meaning that the future will look a lot like the past. If Cicero were transported from ancient Rome to our time he would easily understand most things about our society.
(Trad. Si vous voulez prédire l'avenir avec précision, vous devez être incrémentaliste et accepter que la nature humaine ne change pas le long de la plupart des axes. Cela signifie que l'avenir ressemblera beaucoup au passé. Si Cicéron était transporté de la Rome antique à notre époque, il comprendrait facilement la plupart des aspects de notre société.)
The internet has been broken in a fundamental way. It is no longer a repository of people communicating with people; increasingly, it is just a series of machines communicating with machines.
The once ubiquitous phrase “let me Google that for you” is now meaningless. You are as likely to return incorrect information as you are complete fabrications, and the people who put this content on the Internet do not care.
(Trad. L'internet a été brisé de manière fondamentale. Il ne s'agit plus d'un répertoire de personnes communiquant entre elles, mais de plus en plus d'une série de machines communiquant entre elles. La phrase autrefois omniprésente "laissez-moi chercher cela sur Google" n'a plus aucun sens. Vous avez autant de chances de trouver des informations erronées que des fabrications complètes, et les personnes qui mettent ce contenu sur l'internet s'en moquent.)
😲 Quand les menus de restaurant révèlent les évolutions culturelles
😲 Des pois chiches cultivés sur la lune
Chickpeas may be able to grow on the moon with the help of a fungus and some worms. Lunar soil is notoriously inhospitable to life, but the addition of a simple fungus and earthworms can allow chickpeas – and possibly other plants as well – to grow there.
(Trad. Les pois chiches pourraient pousser sur la Lune avec l'aide d'un champignon et de quelques vers de terre. Le sol lunaire est notoirement inhospitalier pour la vie, mais l'ajout d'un simple champignon et de vers de terre peut permettre aux pois chiches - et éventuellement à d'autres plantes - d'y pousser.)
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