Futur(s) | Costume cravate ou jean baskets ?
Vous allumez votre webcam, ainsi que votre application Candice. Pour l'instant, vous en êtes assez satifsait.e. Il faut dire qu'elle a réussi le pari incroyable de vous faire passer trois étapes de...
Fiction | Contes du Futur
L'actualité du futur, inspirée par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.
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Vous allumez votre webcam, ainsi que votre application Candice.
Pour l'instant, vous en êtes assez satifsait.e. Il faut dire qu'elle a réussi le pari incroyable de vous faire passer trois étapes de recrutement dans l'entreprise de vos rêves.
Vous demandez à Candice d'ouvrir le lien du recruteur. La visio s'ouvre, et Candice lance son analyse. Il semblerait que le recruteur soit lui aussi équipé d'une intelligence artificielle, possibilité dont vous aviez été prevenu.e auparavant par l'entreprise - et par Candice.
(Sur les recrutements par IA, il s'agit déjà d'une réalité)
Vous souriez à la caméra lorsque vous voyez votre image changer légèrement à l'écran. Candice a changé votre t-shirt mauve en une chemise blanche plus classique. Cela semble coller davantage au référentiel de valeurs de la personne en face de vous.
Candice a également pris la main sur l'image et le son que vous dégagez. Ainsi, Candice est votre joker si vous commettez un impair. Elle ajuste automatiquement ce que vous pouvez dire ou vos expressions du visage pour coller au plus près des attentes du recruteur.
(Sur comment le virtuel agrandit encore plus l'espace entre le réel et le désirable : l'influenceuse virtuelle. Et sur la tenue de travail, voir la rubrique ci-dessous)
Il va falloir que Candice déjoue l'attention de l'intelligence artificielle présente aux côtés du recruteur.
Mais vous avez bien vérifié dans tous les avis laissés sur l'application, personne ne s'est fait prendre pour l'instant.
(Sur le fait qu'aucune IA ne saurait détecter le deepfake)
L'entretien se passe plutôt bien. Candice vous retourne un score de probabilité d'embauche de 87% et d'épanouissement de 76%.
Vous avez quand même quelques doutes, vous vous dites que si Candice est capable de tromper l'intelligence artificielle des RH, pourquoi l'inverse ne serait pas aussi vrai ? Et à ce moment, vous recevez une alerte de Candice. La base de données de l'application a été piratée et toutes les données de ses utilisateurs ont été rendues publiques.
Plus besoin de Candice pour vous dire que votre score de probabilité d'embauche a chuté à zéro !
C'en est trop ! Fini les process de recrutements assistés, d'IA, vous allez focaliser vos recherches d'emploi sur les signataires de la charte "Pas d'IA dans nos recrutements", ça sera peut-être moins tordu...
(Un exemple de mouvement citoyen qui appelle à stopper la reconnaissance faciale, par exemple dans les festivals. Bientôt dans les processus de recrutement ?)
Alex Wong/Getty Images
Décodage | Le nouveau normal
Les tendances, usages et business qui passent de la marge au normal
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Le costume-cravate : de l'élégance à la suspicion
Aujourd'hui, on ne porte un costume que quand on a de gros problèmes, ou que l'on va à un enterrement.
Alex Wong/Getty Images
Autrefois symbole d'élégance et de pouvoir, le costume cravate est tombé en désuétude.
Petit détour sur son histoire et ses déboires.
Le costume-cravate, ce symbole d'élégance statutaire
Le costume, présent depuis longtemps dans les vestiaires masculins, se simplifie au XVIIIème siècle. La couleur noire et le pantalon s'imposent. Nouer un foulard autour de son cou, en remplacement du jabot de dentelle, devint populaire chez tous les hommes, peu importe leur statut social. La cravate noire est alors considérée comme le summum de l’élégance.
Durant la révolution industrielle, la cravate prend définitivement la forme qu’on lui connait aujourd’hui. Les travailleurs de l’époque cherchent alors une tenue plus adéquate que les cravates difficiles à nouer. La pratique du sport rend le veston plus pratique que les queues de pie ou la redingote. En 1880, la première cravate marquant une affiliation à une institution fit son apparition.
Le costume devient vite le symbole statutaire du pouvoir, de la réussite et de l'élégance. Il reste le vêtement le plus commun pour les Hommes au XXème siècle. Il incarne aussi le pouvoir occidental, si bien que les fonctionnaires japonais sont obligés de porter le costume européen en 1894. Au contraire, la Chine, en signe de contestation, lancera la chemise Mao.
Aujourd'hui, le costar-cravate éveille la suspicion
Le costume, décliné en anthracite, noir, et bleu marine, est aujourd'hui rejeté par les cadres. Il est désormais associé à un enjeu suspicieusement plus élevé que le quotidien : on soupçonnera un collègue en costume de passer des entretiens chez la concurrence, quand un manager en costume peut aussi vouloir dire que les choses vont mal pour lui et qu'il va devoir se justifier.
Face à cette aversion nouvelle au costume, même JP Morgan a assoupli son dresscode.
Vêtements au travail : expression de l'individualité
Aujourd'hui, nous avons troqué l'uniforme pour l'expression de notre personnalité et pour davantage de confort. Car il est intéressant de s'attarder sur les vêtements qui remplacent le costume. Streetwear, Friday wear, ou simplement tomber de cravate, ce sont autant de manière de revendiquer son individualité.
Désormais, sur le lieu de travail, il semble normal d'être libre de s'habiller comme dans la vie. A tel point que des organisations ont décidé de fixer un cadre à la liberté vestimentaire, en édictant des dresscodes. Les ressources humaines deviennent les garants de la compatibilité des tenues des collaborateurs avec la culture de l'entreprise.
L'uniforme de travail corporate, nouveau vecteur d'engagement ?
Pour contrer cette percée de l'individualisme et de l'hétérogénéité, on a vu exploser le secteur des sweats à l'image des entreprises. L'uniforme de travail n'est plus un costume cravate répandu banal ; il se réinvente en habillant la communauté des collaborateurs qui s'engagent autour des valeurs de l'entreprise. Kymono propose aux start-ups, restaurants ou grands groupes de fédérer leurs collaborateurs autour de vêtements cools aux couleurs de l'entreprise.
Pas si vite...
Mais ce déclin du costume cravate reste circonscrit à une classe sociale ; certains métiers de la classe moyenne, tout comme les candidats au recrutement, n'ont pas encore pu s'en émanciper.
Et avec les menaces de récession, on peut aussi se demander si la cravate ne fera pas son grand retour, dans une époque où le sérieux sera de rigueur.
Réel | Le présent du travail
Mes articles préférés pour trouver sa place dans un monde du travail bouleversé et bouleversant
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👉 Etes-vous un spécialiste ou un généraliste ? Pour mieux répondre à cette question, demandez-vous plutôt si vous êtes un spécialiste généralisant ou généraliste spécialisant ? Autrement dit, demandez-vous si vous êtes "T-shaped".
👉 Bonne nouvelle pour les prêts étudiants : et si le diplôme pour les plus jeunes d'entre nous n'était plus la clé d'entrée sur le marché du travail ? Et si l'apprentissage était une manière de réinventer la formation secondaire ?
👉 Et n'oubliez pas vos euros de formation qui dorment sur votre CPF ! C'est toujours le moment pour une formation.
[NIORT] Atelier Design Fiction
Pour les Niortais qui se demandent :
🙋Ce que vous ferez comme métier comme 2030 ?
🙋Si les robots seront plus efficaces pour faire votre travail que vous ?
🙋 Si on passera encore des entretiens de recrutement avec des vraies personnes ?
Et non... je n'ai pas les réponses ! Mais une expérience à vivre pour mieux saisir les enjeux, ça vous dit ?
Le collectif Le Coup d'Après, dont je fais partie, vous propose un atelier gratuit de design fiction le 7 novembre.
On s'y retrouve ?
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A très vite,
Noémie
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Je suis Noémie Aubron, fondatrice de La mutante et business designer. Je collabore avec les organisations pour construire leur stratégie de réinvention et leurs relais de croissance de demain.
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