Futur(s) | Carte postale du futur
Et si, demain, le travail devenait politique ? + Les coulisses de la fabrication d'un artefact
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Dans l’édition d’aujourd’hui, je déroge au principe de fiction littéraire pour vous proposer un artefact inspiré d’une conférence que nous avons récemment écrite avec Stéphane sur l’entreprise responsable de demain.
Nous appelons artefact une représentation visuelle illustrant un produit, service, comportement qui pourrait émerger dans un futur possible. Nous utilisons cet outil dans le cadre d’ateliers comme déclencheur de conversations et de débats sur ce qui semble probable et souhaitable.
Dans cette édition, vous découvrirez un artefact, et sa fabrication.
J’espère que celui-ci vous inspirera de nouveaux questionnements et peut-être l’envie d’en créer vous-mêmes !
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Fiction | Carte postale du futur
Un futur possible, inspiré par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.

Veille | Les coulisses
Les tendances et signaux faibles derrière l’artefact
L’artefact est un outil utilisé en design fiction, dont nous nous inspirons. Pour les références incontournables, allez voir Near Future Laboratory ou Superflux.
Les ingrédients d’un artefact
Créer un artefact est l’aboutissement d’un processus d’observation et de décryptage de signaux faibles et tendances. Pour cela, nous réunissons trois grilles de lecture : une problématique d’entrée sur un sujet en ébullition, des controverses sans bonne ou mauvaise réponse et une réflexion orientée sur les usages probables dans ce monde-là.
Et dernier ingrédient secret : la touche de magie de Pollen Studio qui nous accompagne sur toute notre identité graphique.
🔮 La problématique d’entrée : le futur de l’entreprise responsable
L’entreprise responsable est un sujet sur lequel nous avons travaillé pour un de nos clients récemment. De l’entreprise responsable à l’entreprise engagée ou militante, on voit que le degré de politisation de l’entreprise est en train de monter d’un cran. Le sujet de l’environnement est évidemment au cœur des préoccupations, mais il vient se juxtaposer à de nombreux autres défis qui vont mettre l’entreprise face à de nouvelles responsabilités.
👁️ Les controverses
Ces nouvelles responsabilités découleront du positionnement pris par les entreprises sur des controverses auxquelles elles risquent d’être confrontées. En voici quelques unes qui nous semblent poser des questions structurantes sur la responsabilité de l’entreprise :
Une entreprise responsable doit-elle continuer à simplifier ses parcours clients ou penser à introduire de la friction dans son expérience ?
Apprendre, communiquer, créer ou vendre n’a jamais été aussi accessible à tous. Difficile de contester ce progrès apporté par le numérique : le monde d’aujourd’hui est plus ouvert que jamais et le pouvoir de moins en moins concentré. Mais on peut légitimement se demander, est-on allés trop loin dans la simplification des parcours clients ?
👁️ Doit-on, à l’inverse, commencer à réintroduire de la friction ? On peut se demander : est-ce qu’un site de e-commerce, en facilitant l’achat en un clic, aide le consommateur à atteindre son objectif de maîtriser son budget ? Réduire son empreinte ?
🌀(Re) lire l’édition “Debank”
L’entreprise responsable doit-elle favoriser l’épanouissement du moi ou la fin du mois ?
Depuis la pandémie, le récit qui tient depuis plusieurs décennies autour de l’entreprise qui propose un lieu de travail, l’accès à une communauté de travail, des outils de travail, une capacité à construire une carrière est devenu obsolète. Cette reconfiguration de l’entreprise laisse des espaces ouverts, dans un contexte de crise de notre rapport au travail. Les “Premiers de la Classe” questionnent le sens du travail, le temps et le lieu de travail, avec l’urgence climatique comme boussole.
👁️ Et de l’autre côté, on a une réalité différente, celles des “premiers de corvée” et des travailleurs mobiles qui amènent d’autres défis pour les employeurs “responsables”.
🌀 (Re)lire l’édition “Jobfishing”
Une entreprise responsable est-elle politique, ou un bastion neutre ?
Les acteurs économiques ne peuvent plus observer passivement les débats qui agitent la société. L’entreprise devient un acteur qui prend parti de manière publique sur des sujets qui n’ont plus grand chose à voir avec l’objet social initial : la défense du vivant, les menus à la cantine ou les choix de mobilité des particuliers par exemple.
👁️ En réaction au métier passion et à l’engagement des entreprises, on observe un rejet de l’engagement de certains salariés pour qui le travail ne fait pas partie de leur identité personnelle.
🌀 (Re)lire “Emploi liquide”et “Travail Minimum Viable”
😮 Une réflexion sur les usages du futur
Le décor est bien planté : on sent que les curseurs peuvent bouger dans un sens comme dans l’autre, avec des ampleurs et des vitesses qui seront différentes en fonction des acteurs.
D’ailleurs, que se passe-t-il si on pousse les curseurs de chaque controverse vers un extrême ou un autre ? Comment réagirions-nous en tant qu’individus, travailleurs, citoyens, managers ?
C’est le moment de se demander quels vont être les produits ou services qui pourraient être créés dans ce contexte.
Dans ma proposition, je me suis posée la question suivante : “comment choisirons-nous notre employeur demain ?”. J’ai retenu l’hypothèse de la politisation du travail poussée assez loin, avec une fragmentation de l’offre politique des employeurs en fonction de combats écologiques mais aussi sociaux. L’idée que certains chercheront aussi des entreprises neutres ou apolitiques me semble aussi tout à fait probable.
🗣️ Tout comme les fictions, il s’agit d’un exercice créatif ayant pour objectif de créer une conversation sur les futurs possibles. Alors, discutons-en en commentaire !
🎤 Notre conférence sur l’entreprise responsable de demain vous intéresse ? Vous souhaitez en savoir plus ?
💌 Et n’oubliez pas : Stéphane décrypte tous les mardis l’impact du numérique sur l’économie et la société.
A très vite,
Noémie
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Je suis Noémie Aubron, de 15marches. J’aime chercher l’étrange et le contrepoint dans le présent, pour comprendre les nouvelles aspirations et identifier les émergences.
J’essaie de connecter ici fiction, prospective et stratégie pour explorer les futurs possibles, quand mon associé, Stéphane, décrypte l'impact des transformations sur notre présent. Nous nous adressons à celles et ceux qui veulent distinguer le signal du bruit et aller de l’idée à l’action.
Cette lettre de récits des futurs possibles donne des éclairages sur le présent, la prospective et les signaux faibles de notre temps. Elle est aussi le signe que je suis obsédée par le fait de rendre accessible et ludique ce qui est complexe et parfois aride. Et que j’aime lancer des conversations sur les futurs possibles.
N’hésitez pas à partager et à me répondre directement !
Détournez ces récits en créant votre propre version. La reproduction et la modification de ce texte sont autorisées dans un contexte non commercial, en mentionnant son auteure Noémie Aubron et la source https://lamutante.substack.com
Cela me fait penser à une association qui travaille sur un projet de la sorte pour les moteurs de recherche. Il s'agirait de pouvoir filtrer nos recherches en fonction de nos causes et valeurs : https://la-raiponse.org/
Sans avoir encore trop regardé sur ce qui se cache derrière cette association, je suis interpellée par le risque de s’enfermer dans un entre soi, d’occulter un certain nombre d’opinions divergentes. Cela ne va t’il pas à l’encontre de tout développement de sens critique dont la société manque déjà terriblement ?