Futur(s) | Babycrash
Et si, demain, le taux de natalité devenait une obsession nationale ?
Futur(s) est une newsletter hebdomadaire qui raconte les émergences du présent en fictions du futur. J’y partage ma veille et mes réflexions sur l’évolution de nos modes de vie. Nous sommes désormais 7 832 à imaginer les futurs ici.
La controverse “accélérer ou décélérer” est un point de tension majeur de nos sociétés, qui irrigue de nouvelles lignes de polarisation sur de nombreuses questions de société. On peut penser à la croissance, à la technologie, mais la démographie pourrait également être concernée par ce clivage dans la manière de regarder le monde. On se dirige clairement vers une société avec moins d’enfants, le “peak child” étant dépassé dans de nombreux pays occidentaux. Va-t-on poursuivre et s’adapter à cette décroissance, ou bien le natalisme va-t-il finir par s’imposer ? J’ai tiré le fil de cette deuxième hypothèse dans l’édition d’aujourd’hui, au regard d’un narratif de plus en plus présent sur l’impératif d’une démographie dynamique.
Bonne lecture et à très vite,
Noémie Aubron
Fiction | Contes du futur
Un futur possible, inspiré par le présent, ses tendances et ses signaux faibles.
Veille | Les coulisses
Les tendances et signaux faibles derrière la fiction
The rise of reproductive technologies (reprotechnologies) is ushering in a new phase in humanity’s evolutionary history. IVF, embryo screening, and other procedures are enabling more people to have children and even shape their genetic characteristics, most notably by selecting against congenital diseases. Israel, with its embrace of both IVF and genetic screening, has emerged as the world’s premier techno-natalist nation. With adoption and development of reprotech likely to continue upward this century, Israel may offer us some ideas of the shape of things to come more broadly.
(Trad. L'essor des technologies de reproduction (reprotechnologies) marque le début d'une nouvelle phase dans l'histoire de l'évolution de l'humanité. La FIV, la sélection des embryons et d'autres procédures permettent à un plus grand nombre de personnes d'avoir des enfants et même de façonner leurs caractéristiques génétiques, notamment en les sélectionnant contre les maladies congénitales. Israël, qui a adopté la FIV et le dépistage génétique, est devenu la première nation techno-nataliste du monde. L'adoption et le développement de la reprotechnologie étant susceptibles de se poursuivre au cours de ce siècle, Israël pourrait nous donner une idée de la forme que prendront les choses à l'avenir.)
👁️ Le déclin de la population doit-il être combattu ou géré ?
Urban planning expert Alan Mallach argues in his book “Smaller Cities in a Shrinking World” that trying to increase the birthrate is misguided. He states, “Countries with declining populations will continue to do so, and population decline is something to be managed, not solved.” He criticizes the long-held belief that growth, whether in population or economy, is a cure-all solution.
(Trad. Dans son ouvrage intitulé « Smaller Cities in a Shrinking World », Alan Mallach, expert en urbanisme, affirme qu'il n'est pas judicieux d'essayer d'augmenter le taux de natalité. Il affirme que « les pays dont la population diminue continueront à le faire et que le déclin démographique doit être géré et non résolu ». Il critique la croyance de longue date selon laquelle la croissance, qu'il s'agisse de la population ou de l'économie, est une solution universelle.)
Imagine if one could get both the continuity and loyalty of a long-term employee with the flexibility of cost management of a part time employee and the expertise of a free-lancer and do so in a way that both grows employees and retains them in the long run.
This is the Fractionalized Employee.
Every employee in the company is given a choice to work 100%, 75% or 50% ( or some other percentages of their time.)
They get to select this at the beginning of every year or can adjust to a different level when a life event occurs (health, birth of a child, need to take care of a parent, a passion that needs to be attended to or other life issues).
(Trad. Imaginez que l'on puisse bénéficier à la fois de la continuité et de la loyauté d'un employé à long terme, de la flexibilité de la gestion des coûts d'un employé à temps partiel et de l'expertise d'un travailleur indépendant, et ce d'une manière qui permette à la fois d'accroître le nombre d'employés et de les retenir à long terme.
Il s'agit de l'employé fractionné.
Chaque employé de l'entreprise a le choix de travailler à 100 %, 75 % ou 50 % (ou d'autres pourcentages de son temps).
Il choisit cette option au début de chaque année ou peut s'adapter à un niveau différent lorsqu'un événement de la vie survient (santé, naissance d'un enfant, nécessité de s'occuper d'un parent, passion à laquelle il faut s'adonner ou autres problèmes de la vie).)
👁️ Etre écolo ne devrait pas empêcher d’avoir des enfants
Contrairement à la droite, nous ne pensons pas que les individus aient le devoir d’avoir des enfants. Mais le fait d’être de gauche ou écologiste ne devrait pas empêcher non plus d’avoir des enfants, encore moins d’y penser, au contraire. Non seulement on peut justifier cette possibilité, mais on peut même l’embrasser et la célébrer ! Si la gauche n’est pas capable d’engager le débat, si elle cède à la droite, elle passe à côté d’un aspect fondamental de l’expérience humaine, surtout aujourd’hui, à l’heure où cette question devient si lourde de sens.
Être de gauche signifie s'engager dans la lutte contre le changement climatique, la dégradation écologique et pour la justice. Ce sont des projets humains de long terme, qui ne sont possibles qu'à la condition qu'au moins quelques enfants continuent d’exister à chaque génération… L’antinatalisme général et un peu vague qu’on entend parfois à gauche n’est donc pas compatible avec l'écologie.
👁️ Conception, la start-up qui veut révolutionner la fertilité
We are working on a technology, called in-vitro gametogenesis (IVG), that would give women the opportunity to have children well into their forties and fifties, eliminate barriers for couples suffering from infertility, and potentially allow male-male couples to have biological children.
(Trad. Nous travaillons sur une technologie, appelée gamétogenèse in vitro (GIV), qui donnerait aux femmes la possibilité d'avoir des enfants jusqu'à la quarantaine ou la cinquantaine, éliminerait les obstacles pour les couples souffrant d'infertilité et permettrait éventuellement aux couples hommes-hommes d'avoir des enfants biologiques.)
😲 Des enfants génétiquement modifiés pour sauver la démographie
Malcolm, 36, and his wife, Simone, 35, are "pronatalists," part of a quiet but growing movement taking hold in wealthy tech and venture-capitalist circles. People like the Collinses fear that falling birth rates in certain developed countries like the United States and most of Europe will lead to the extinction of cultures, the breakdown of economies, and, ultimately, the collapse of civilization.
(Trad. Malcolm, 36 ans, et sa femme, Simone, 35 ans, sont des "pronatalistes", qui font partie d'un mouvement discret mais croissant dans les milieux aisés de la technologie et du capital-risque. Des personnes comme les Collins craignent que la baisse du taux de natalité dans certains pays développés, comme les États-Unis et la plupart des pays européens, ne conduise à l'extinction des cultures, à l'effondrement des économies et, en fin de compte, à l'effondrement de la civilisation.)
😮 L’IA pour relever le défi de la connaissance
We’re approaching a turning point
I am not talking about the short-term question of why science seems to be getting harder. No. I’m thinking about a longer-term, more fundamental ceiling that two limits — less fungible — will proscribe.
The first is demographic. The human population has been rising for more than ten millennia, with one interruption—the Black Death—from which the population recovered within a century. In the coming century, things may change again.
We’re living longer and having fewer kids. Nearly every country will be below the replacement rate within a hundred years. Should those trends continue, the pool from which knowledge creation can be drawn will continually shrink. Even if we get richer and can afford more scientists, there will ultimately be a limit.
(Trad. Nous approchons d'un tournant. Je ne parle pas de la question à court terme de savoir pourquoi la science semble devenir plus difficile. Non. Je pense à un plafond plus fondamental, à plus long terme, que deux limites - moins fongibles - proscriront. La première est démographique. La population humaine augmente depuis plus de dix millénaires, avec une interruption - la mort noire - dont la population s'est remise en l'espace d'un siècle. Au cours du siècle à venir, les choses risquent de changer à nouveau : nous vivons plus longtemps et nous avons moins d'enfants. Presque tous les pays seront en dessous du taux de remplacement d'ici une centaine d'années. Si ces tendances se poursuivent, le réservoir dans lequel la création de connaissances peut être puisée ne cessera de se réduire. Même si nous devenons plus riches et que nous pouvons nous permettre d'avoir plus de scientifiques, il y aura finalement une limite.)
… D’autres ressources sur la natalité et grand-parentalité à lire dans cette édition précédente
Réel | Observer le présent
Les changements autour de nous pour décrypter un monde bouleversé et bouleversant
🔮 L’empathie assiégée par l’IA
During a talk March 20 at Harvard Law School, MIT sociologist Sherry Turkle, whose books include “Reclaiming Conversation” and “The Empathy Diaries,” outlined her concerns over the fact that individuals are starting to turn to generative AI chatbots to ease loneliness, a rising public health dilemma across the nation. The technology is not solving this problem but adding to it by warping our ability to empathize with others and to appreciate the value of real interpersonal connection, she said.
Turkle, also a trained psychotherapist, said it’s “the greatest assault on empathy” she’s ever seen.
Many already try to avoid face-to-face interactions in favor of texting or social media out of fear of rejection, or feeling uncomfortable about where things will go. “In my research, the most common thing that I hear is ‘I’d rather text than talk.’ People want, whenever possible, to keep their social interactions on the screen,” she said. “Why? It’s because they feel less vulnerable.”
(Trad. Lors d'une conférence donnée le 20 mars à la Harvard Law School, la sociologue du MIT Sherry Turkle, dont les ouvrages comprennent « Reclaiming Conversation » et « The Empathy Diaries », a fait part de ses préoccupations concernant le fait que les individus commencent à se tourner vers les robots de conversation génératifs pour soulager la solitude, un problème de santé publique croissant dans l'ensemble du pays. La technologie ne résout pas ce problème, mais l'aggrave en altérant notre capacité à éprouver de l'empathie pour les autres et à apprécier la valeur d'une véritable relation interpersonnelle, a-t-elle déclaré.
Mme Turkle, également psychothérapeute de formation, a déclaré qu'il s'agissait de « la plus grande atteinte à l'empathie » qu'elle ait jamais vue.
De nombreuses personnes essaient déjà d'éviter les interactions en face à face et préfèrent envoyer des SMS ou utiliser les médias sociaux par crainte d'être rejetées ou parce qu'elles ne se sentent pas à l'aise avec l'évolution de la situation. Dans mes recherches, ce que j'entends le plus souvent, c'est « je préfère envoyer un SMS plutôt que de parler ». Les gens veulent, dans la mesure du possible, que leurs interactions sociales se déroulent sur l'écran », explique-t-elle. « C'est parce qu'ils se sentent moins vulnérables.)
👁️ Construire une app de livraison de repas dans la capitale mondiale de la coupure Internet
“Keeping the internet disruption in mind, we made an app that works perfectly at 2G internet speed,” Gulzar said. “It took a lot of negotiation because I didn’t have any money but we managed to build the app in a few months.”
(Trad. « En gardant à l'esprit les perturbations de l'internet, nous avons créé une application qui fonctionne parfaitement à la vitesse de l'internet 2G », explique M. Gulzar. « Il a fallu beaucoup de négociations parce que je n'avais pas d'argent, mais nous avons réussi à créer l'application en quelques mois.)
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Début juin avait lieu la première session de notre formation “Facilitez les conversations stratégiques grâce au design fiction”.
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Congès grand-parental, emplois fractionnés... Noémie Présidente !
Très intéressant notamment sur le rapport solitude / robot - tech !